La Ligne Franco-suisse Collonges

Chapitre 1
Un projet ambitieux

Le 1^er juin 1899, la première section de la ligne ferroviaire à écartement Stephenson entre Collonges - Fort-l'Écluse et Divonne-les-Bains (37.9 km) est inaugurée dans l'Ain, sous l'égide de la Compagnie du PLM.

Logo de la compagnie PLM
Source : Wilipedia

Parmi ses ouvrages d'art remarquables figure le viaduc métallique^*1 situé juste après le tunnel du Grand Échaud^*2 sur la commune de Pougny.
Elle traverse également le viaduc d'Almogne

^*1 : GPS 46.142011, 5.929030
^*2 : GPS 46.145411, 5.931393

Avec Gex pour point culminant, le tracé impose aux locomotives à vapeur telles que les Eb 3/5 des efforts considérables, notamment sur la pente de plus de 23 ‰ entre Collonges et Paradis.

Image non disponible — Elévations de la ligne
Source : inconnue

Chapitre 2
L'extension Transfrontalière et l'Essor de La Ligne

En 1904, un accord franco-suisse permet à la compagnie NC d'exploiter une liaison vers Nyon, en partenariat avec le PLM et les CFF. Le tronçon suisse est alors ouvert en deux étapes :

Nyon – Crassier (1^er mai 1905)
Crassier – Divonne-les-Bains (3 novembre 1905), prolongeant ainsi le réseau français.

Au total, la ligne franco-suisse couvre 47.045 km, desservant des haltes pittoresques comme Thoiry-Sergy, Gex ou Grilly, avec un dénivelé maximal de 10 ‰ côté suisse. La ligne était définie avec les arrêts suivants :

Collonges - Fort-l'Écluse (F)
Paradis (F)
Péron-Farges (F)
Sous-Péron (F)
Saint-Jean-de-Gonville (F)
La Fenière (F)
Almogne (F)
Sergy-Saint-Denis (F)
Flies (F) ou Flies-Chevry (F)

Chevry (F, peut-être la même gare qu'en point 10)

Échevenex (F)
Gex (F)

Pitegny (F) ?

Grilly (F)
L'Arbère (F)
Divonne-les-Bains (F)
Vésenex-Crassier (F/CH)
Crassier (CH)
Eysins (CH)
Nyon (CH)

Télécharger un visuel de la ligne complète : fichier .gpx - fichier .kml

Chapitre 3
Les Guerres Mondiales, Prémices de La Fin

Dès la Première Guerre mondiale, le trafic (voyageurs) décline, entraînant la faillite de la NC en 1921. L'État de Vaud reprend la ligne, modernisée entre 1921 et 1944. La Seconde Guerre mondiale interrompt à nouveau l'exploitation jusqu'en novembre 1944, laissant finalement un déficit abyssal de CHF 150 000 en 1950.

Chapitre 4
La Fin d'Une Ère

L'essor de l'automobile scelle le destin de la ligne en 1962 lors de la construction de l'autoroute A1, dont le tracé coupe la voie après Eysins. Le dernier train Nyon - Crassier circule le 30 septembre.
Côté français, les autorails diesels Picasso X3800 remplacent la vapeur, mais les fermetures s'enchaînent :

Divonne-Crassier (1962)
Bellegarde-Divonne (1980, voyageurs)
Gex-Divonne (1985)

Le XXI^e siècle sonne le glas : après un déraillement à Sergy en 2011 et une exploitation minimale (transport de déchets jusqu'en 2014), la ligne est abandonnée.

Chapitre 5
Un Espoir de Rhéabilitation

En 2014, l'association Asurail porte un projet de réouverture (budget : 6-7 millions d'Euros, soit entre CHF 5 663 700 et 6607600), soutenu par la région Rhône-Alpes. Mais le Préfet de Nyon bloque les études, malgré l'engagement local.

Épilogue

Aujourd'hui, seuls des vestiges (comme le viaduc de Pougny) et des autorails préservés par l'ABFC rappellent cette aventure transfrontalière. Une histoire où modernité et patrimoine se sont croisés, avant de s'effacer devant le succès des déplacements individuels.